Guerre HAMAS-ISRAEL

Le 7 octobre, le monde juif a basculé.

Un cataclysme s’est abattu sur Israël : le 7 octobre à 6h30 le Hamas conduisait la plus sanglante et sauvage tuerie qu’a connue le peuple juif au XXIème siècle, l’attaque massive et odieuse, le plus grand massacre antisémite de notre siècle, pour citer les propos du Président Emmanuel Macron lors de la cérémonie d’hommage qui a eu lieu le 7 février dernier dans la cour des Invalides.

Les victimes sont pour la plupart israéliennes, certaines binationales dont 42 Français. En quelques heures 1200 personnes sont froidement exécutées, des hommes, des femmes, des enfants. Je ne veux pas évoquer en détail la brutalité, la bestialité, l’inhumanité de ce massacre.

A ce moment-là, Israël n’est plus le sanctuaire « inviolable » que tout Juif imaginait en son for intérieur. Israël est devenu un Etat plus fragile, qui ne peut plus assurer la protection de ses citoyens. Réalité terrible, un choc pour tous.

Et puis, abasourdis, nous apprenons que près de 250 personnes ont été enlevées : « des combattants ? Non, des innocents ! » pour reprendre les mots de Sabine Zlatin dans son témoignage lors du procès Barbie (1987) évoquant les 44 enfants de la maison d’Izieu raflés le 6 avril 1944 et qui mourront gazés à Auschwitz.

Ces bébés, ces enfants, ces femmes, ces hommes, des jeunes et des moins jeunes, dont certains malades, sont aux mains des terroristes. Si près de la moitié ont été libérés après une cinquantaine de jours, nous ne savons rien des autres… Prions pour que ceux qui sont encore en vie reviennent au plus vite.

Aux Invalides, dans la tribune officielle, trois chaises vides symbolisaient les trois français encore otages du Hamas. Dans la cour 42 militaires portaient chacun le portrait d’une victime, comme autant de corps ressuscités le temps d’une communion républicaine[1]. Mais aucun nom de famille, uniquement en dessous des photos les prénoms et l’âge de la victime. Pourquoi ? Par peur des représailles, écrivent certains. Car malheureusement, nul Juif n’est à l’abri, ni en France où les actes antisémites ont augmenté, selon le CRIF de 1000%, et ce qui est plus inquiétant encore de près de 1200% en milieu scolaire, ni en Israël, comme l’ont montré les attaques meurtrières et barbares du 7 octobre dernier.

Depuis le début des hostilités des milliers de missiles se sont abattus sur Israël. Dans le Sud, les localités proches de la bande de Gaza, ont été vidées de leurs habitants traumatisés par les massacres que ce soit à Sderot, Kfar Aza, Beeri, Nir Oz.., des lieux qui en évoquent d’autres tels Babi Yar en Ukraine ou Rumbula en Lituanie – ces lieux où pendant la Seconde Guerre mondiale les nazis ont perpétré la Shoah par balles-.

Dans le Nord, le Hezbollah a lancé une série d’attaques quotidiennes depuis le 8 octobre, visant les localités du Nord de la Galilée.

Mais quatre-vingts ans après, Israël est un Etat qui peut riposter militairement et venir en aide à ses citoyens. Les autorités israéliennes ont demandé aux habitants d’évacuer les zones frontalières et c’est ainsi que des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées vers le Centre du pays, à Jérusalem ou à Eilat. Ceux qui ont dû quitter leur maison, leur appartement ont trouvé refuge dans les hôtels ou dans des kibboutzim et grâce à la solidarité de la population ils peuvent vivre en sécurité, dans des conditions décentes et continuer à scolariser leurs enfants.

Comment peut-on rester indifférent après un tel traumatisme ? Comment un Etat souverain peut-il accepter qu’on l’envahisse pour tuer indistinctement hommes, femmes et enfants ?   Israël a été poussé à la guerre par le Hamas. Les dirigeants islamistes savaient qu’il y aurait une riposte, mais ils ne l’attendaient pas d’une telle ampleur. Ils savaient que l’Etat hébreu chercherait par tous les moyens à libérer les otages. Ils savaient que la riposte israélienne allait provoquer des morts civiles et que l’opinion internationale allait vite oublier les crimes du Hamas pour ne parler que des crimes de guerre voire du génocide commis par Israël. Non contents de ce cynisme, ils se sont servis sans aucun scrupule de leur population, ont utilisé les écoles, les hôpitaux, les mosquées, les centres de l’UNRWA et autres infrastructures civiles comme refuges, caches d’armes, postes de commandements militaires ou moyens d’accès aux tunnels… au prix élevé de nombreuses victimes colatérales. Depuis toujours, la guerre fait des ravages.

Nous déplorons toutes les victimes, qu’elles quelles soient et nous souhaitons que le Proche-Orient trouve le chemin de la Paix. Mais n’inversons pas la donne : Israël a été attaqué, Israël riposte. Le Hamas a enlevé 250 personnes sur le sol israélien : qu’il libère les 133 otages restant à ce jour et la guerre cessera et non pas qu’Israël accepte un cessez-le feu et le Hamas libérera des otages – sans parler des « échanges » avec des prisonniers palestiniens qui ont du sang sur les mains.

Nous devons garder notre lucidité, ne pas croire ceux qui nient les massacres du 7 octobre et les violences faites aux femmes israéliennes. Ce sont les mêmes qui dénient à Israël le droit d’exister. Nous devons faire comprendre à ceux qui scandent «La Palestine du fleuve à la mer » qu’il s’agit  tout simplement de rayer Israël de la carte. Israël est un état démocratique avec une mosaïque de partis – Juifs laïcs, Juifs religieux, musulmans…- Nous espérons que nous pourrons prochainement parler d’une Palestine démocratique, dirigée par un leader démocrate et non par des fanatiques ou des organisations corrompues. Nous espérons qu’Israéliens et Palestiniens pourront vivre dans un Proche-Orient apaisé… mais le chemin est encore long.

Nous ne voyons pas de solution immédiate à la tragédie actuelle, alors gardons à l’esprit ces mots d’Edmond Fleg :

Je suis Juif, parce qu’en tous lieux où pleure une souffrance, le Juif pleure.

Je suis Juif, parce qu’en tous temps où crie une désespérance, le Juif espère.

je suis Juif, parce que la parole d’Israël est la plus ancienne et la plus nouvelle.

Dani BITTER – 19 avril 2024 –

[1] Franc Tireur, n°118 p2.

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